L'agence de notation des risques Moody's a publié mardi un rapport mettant en garde contre le risque de ralentissement auquel l'Espagne pourrait faire face, avec un accent particulier sur les « difficultés » prévisibles auxquelles le gouvernement devrait faire face face aux réformes qu'il veut mettre en place.
La décélération à laquelle nous avons affaire s'observe parfaitement dans l'analyse présentée par ladite agence : l'économie espagnole augmentera de 2,7% en 2015 et de 2,2% en 2016 - noter le ralentissement de 0,5% - grâce à la traction de la demande intérieure, car la consommation et l'investissement deviendront les moteurs de l'économie et bénéficieront d'une confiance accrue, d'une croissance des financements et d'une amélioration de l'emploi.
Dans ce sens, Moody's a été l'une des premières entreprises à s'assurer que « l'environnement politique en Espagne -résultat des élections locales qui laissent une carte très fragmentée et complexe- introduit des éléments d'incertitude » quant à l'orientation politique à prendre dans les années à venir.
Avec cette notification, l'agence met en garde contre le danger d'"un ralentissement de la dynamique de réforme observée dans cette législature" dans notre pays. Ce sont les risques de ce que Barclays a décrit dans une autre étude comme « un paysage politique très divisé » dans lequel les forces politiques émergentes peuvent imposer ce qu'elle définit comme des « lignes rouges ».
Un autre signe spécifique de ralentissement est la récente évaluation de la Banque mondiale (BM), qui a ramené ses projections de croissance économique mondiale à 2,8% pour cette année, contre 3% prévu en janvier, -ce qui traduit un ralentissement de 0,2% - dans un contexte où l'Inde dépasse la Chine en tant que moteur émergent et où L'Amérique latine verra son expansion se réduire à seulement 0,4%.
« Les pays en développement étaient le moteur de la croissance mondiale après la crise financière, mais ils sont maintenant confrontés à un environnement économique plus difficile », a déclaré le président de la BM Jim Yong Kim, lors de la présentation du rapport « Perspectives économiques mondiales ».
La publication de l'organisation internationale met en évidence les effets sur les économies émergentes de la hausse anticipée des coûts de financement du fait de la hausse des taux d'intérêt aux Etats-Unis et de la baisse des prix des matières premières et du pétrole. A ces raisons du ralentissement s'ajoutent des sécheresses prolongées et une faible confiance des investisseurs.
Les agences de notation jouent un rôle important dans l'économie et les marchés financiers, si vous souhaitez approfondir votre connaissance de ces organismes, visitez notre article : Agences de notation