Le chômage, avec l'inflation, est l'un des problèmes économiques les plus dramatiques. La perte d'un emploi est toujours douloureuse et comme filet de sécurité, il y a l'assurance-chômage. C'est un avantage que les travailleurs reçoivent pour survivre pendant qu'ils essaient de trouver un nouvel emploi. Précisément sur la voie de l'intégration européenne et des futures réformes, la possibilité de mettre en place une assurance chômage européenne a été débattue.
La grande récession de 2008 a eu des effets profonds sur les économies européennes. L'une des conséquences les plus douloureuses a été l'augmentation considérable des taux de chômage. Pour cette raison, de l'Union européenne, comme mesure de protection pour ceux qui subissent la perte de leur emploi, la création d'une subvention européenne a été proposée. L'idée n'est pas nouvelle, car elle est déjà apparue en 2012 dans le soi-disant « rapport des quatre présidents », qui cherchait des réformes en Europe pour faire avancer des objectifs tels que la croissance, la stabilité économique et l'emploi.
Les raisons de l'assurance-chômage européenne
La raison de cette mesure est à chercher dans les conséquences des récessions économiques. L'expérience a montré que, face à une crise, l'État-providence subit d'importantes réductions, notamment dans des domaines tels que l'éducation, l'investissement et les allocations de chômage. Ainsi, les pays les plus touchés par une crise n'auraient pas besoin de procéder à des coupes dans les investissements pour payer les allocations de chômage.
Il est clair que la mise en place d'une assurance chômage européenne vise à amortir les effets sociaux d'une crise économique. De plus, si cette mesure avait été appliquée pendant la crise, l'Espagne, alors ravagée par des taux de chômage élevés, aurait reçu une aide évaluée à 2,5 % de son produit intérieur brut. En revanche, l'Allemagne, en tant qu'avant-garde de l'économie européenne, n'aurait dû contribuer que 0,02 % de son PIB pendant 22 ans. Il est clair que cette mesure serait d'une grande aide pour les pays les plus touchés par le chômage, alors que les économies les plus dynamiques n'auraient pas besoin de faire de gros efforts.
Financement, fonctionnement et pays bénéficiaires
Pour pouvoir financer cette initiative, quelque 55 000 millions d'euros seraient nécessaires. 80% de ces sommes proviendraient de contributions de tous les États membres de l'Union européenne, tandis que les 20% restants seraient financés par le budget communautaire.
Or, quel serait l'impact de ces contributions sur les économies européennes ? Chaque pays devrait contribuer des montants qui se situeraient entre 0,1% et 1% du produit intérieur brut national.
Pour accéder à l'assurance chômage européenne, il faudrait que le taux de chômage augmente de plus de 0,2% par rapport à l'année précédente. Dans ce premier cas, les ressources seraient prélevées sur la contribution propre. Cependant, si le taux de chômage augmente de plus de 2% par rapport à l'année précédente, il sera possible d'accéder à des ressources provenant de contributions communautaires.
Dans le pire des cas, en supposant que la caisse d'épargne entre en situation de déficit, l'émission d'obligations serait autorisée. Dans ce cas, les pays les plus déficitaires devraient assumer une plus grande responsabilité, ce qui entraînerait des contributions plus importantes.
Dans la situation économique actuelle, les pays européens qui pourraient bénéficier le plus de l'assurance-chômage européenne seraient l'Espagne et la Grèce. Tout cela est dû au fait que l'Espagne a un taux de chômage de 14,1%, tandis que l'économie grecque doit faire face à un taux de chômage de 18%. Il ne fait aucun doute qu'il s'agit de taux de chômage beaucoup plus élevés que ceux de 7 % dans l'Union européenne.
Nous verrons si, avec le temps, l'assurance-chômage européenne devient une étape de plus dans le processus long et complexe de la construction politique et économique de l'Europe.