Face aux baisses importantes du prix du pétrole, l'OPEP a décidé de réduire la production de 1,2 million de barils par jour. Ainsi, les pays du cartel seront chargés de réduire la production de 800 000 barils par jour auxquels il faudra ajouter encore 400 000 barils par jour en provenance de pays non membres du cartel. Mais que se cache-t-il derrière cette baisse de production ?
L'influence du pétrole en tant que matière première dans l'économie mondiale est incontestable. Déjà dans son article « Le brut marque des sommets en trois ans : pourquoi le pétrole monte-t-il maintenant ? notre collègue José Francisco López a prévenu que le pétrole représente environ 32% de l'énergie primaire dans le monde. En outre, les industries de pays comme la Chine, l'Afrique du Sud, le Brésil et l'Inde dépendent largement du pétrole pour mener à bien leur activité industrielle.
Facteurs clés de la fluctuation du pétrole
Eh bien, si on étudie l'évolution des prix du pétrole en 2018, on pourrait la comparer à des montagnes russes. Et c'est qu'en tant que matière première, le pétrole est sujet aux fluctuations de son prix.
Comme sur tout marché, sur le marché pétrolier, entrent en jeu les variations de l'offre et de la demande ou l'évolution des événements politiques. La preuve en est la manière dont les conflits et les tensions au Moyen-Orient affectent les prix du pétrole.
A cette occasion, la chute du pétrole est due à une combinaison d'aspects géopolitiques et d'un important décalage entre l'offre et la demande. Pour cette raison, nous allons expliquer les causes qui ont conduit à cette baisse significative de la production journalière de barils de pétrole.
Contexte de la coupe de l'OPEP
Avant d'analyser la décision prise à Vienne par l'OPEP et d'autres pays concernés, il convient de regarder en arrière et de revoir le contexte. Déjà en 2012, les problèmes ont commencé, notant l'inadéquation entre l'offre et la demande de pétrole. Bien qu'en 2016, des réductions de production aient commencé à être effectuées afin d'augmenter le prix.
Les États-Unis et l'Arabie saoudite ont augmenté leur production en 2018
Cependant, le comportement des États-Unis et de l'Arabie saoudite vaut la peine d'être observé. Tous deux sont les principaux producteurs de pétrole au monde, avec respectivement 11 590 000 barils par jour et 11 270 000 barils par jour. En 2018, la production de brut des deux pays a augmenté de 3,3 millions de barils. De plus, les États-Unis sont redevenus le premier producteur mondial de pétrole depuis 1973. Face à une telle augmentation de la production, l'offre a augmenté de façon excessive et les prix du pétrole ont chuté.
Cette baisse spectaculaire du pétrole a été aggravée par la décision de juin 2018 de ne pas poursuivre les réductions de production. À tout cela, il faut également ajouter que les exportations de pétrole de l'Iran ne sont pas non plus tombées au niveau attendu.
Approvisionnement excédentaire
Comme toute autre matière première, le prix du pétrole est régi par la loi de l'offre et de la demande. Si nous observons le comportement de ce qu'on appelle l'or noir au cours des deux derniers mois, nous constaterons qu'il a chuté de 30%. Tout cela s'explique par une offre bien supérieure à la demande.
Autrement dit, dans une situation d'offre excédentaire comme celle que l'on retrouve sur le marché pétrolier, le prix de cette matière première est inférieur au prix d'équilibre. Cela implique que la quantité offerte par les producteurs de pétrole est supérieure à la quantité demandée. Par conséquent, le cartel composé des pays de l'OPEP et d'autres pays aux vues similaires comme la Russie cherche à réduire la production de pétrole. En agissant sur l'offre, en la contractant, cette série de pays producteurs entend revenir au prix d'équilibre.
Regard vers l'avenir du pétrole
Si nous regardons vers l'avenir et que nous nous tenons en 2019, les pays de l'OPEP regardaient l'année prochaine avec inquiétude. Leurs craintes reposaient sur le fait que l'augmentation des extractions pétrolières dépasserait la demande mondiale. C'est une autre des raisons qui ont conduit les producteurs de pétrole à réduire leur production afin d'augmenter le prix.
N'oublions pas non plus les sombres perspectives de consommation. Ce facteur a contribué à une baisse de la production qui contribue à augmenter le prix de l'or noir.
À l'heure actuelle, le baril de Brent, la référence du pétrole sur les marchés européens, a augmenté de près de 5%, atteignant 63,02 $. Le West Texas, qui sert de référence aux États-Unis, a également grimpé à 53,92 $, soit une hausse de 4,72%. Au vu de ces fluctuations, il semble que, pour le moment, la coupe de l'OPEP ait l'effet escompté.
