Les défis de l'économie mondiale pour 2018

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Les défis de l'économie mondiale pour 2018
Les défis de l'économie mondiale pour 2018
Anonim

Que peut-on attendre de l'économie mondiale en 2018 ? Nous analysons les grands défis qui nous attendent en cette nouvelle année.

Au cours de l'année écoulée, nous avons assisté à des changements majeurs dans l'économie mondiale, tels que l'augmentation de la dette ou le retour de l'inflation. À leur tour, tous ces phénomènes ont ouvert un nouveau panorama économique qui apporte également de nouveaux défis pour cette année. Dans cet article, nous allons analyser chacun d'eux.

Un nouveau cycle monétaire

Sans aucun doute, le plus grand défi qui attend l'économie mondiale en 2018 est le virage restrictif de la politique monétaire tant aux États-Unis qu'en Europe. Dans le premier cas, il est important de rappeler que même si les plans de QE ont pris fin il y a longtemps, la Réserve fédérale a relevé les taux d'intérêt à trois reprises tout au long de 2017 et tout semble indiquer qu'elle continuera de le faire cette année, du moins si le rythme actuel est maintenu : croissance, création d'emplois et inflation. Sur le Vieux Continent, au contraire, la BCE a déjà annoncé la dégressif (retrait progressif du QE) bien qu'elle ne se soit pas encore prononcée sur une éventuelle remontée des taux de référence. Néanmoins, cela peut être plus difficile compte tenu de la disparité entre les pays qui persiste dans l'Union européenne et de la faiblesse de l'inflation sous-jacente.

Dans tous les cas, le grand défi auquel les économies développées devront faire face est de maintenir leurs taux de croissance et de création d'emplois (en plus d'éviter un retour à la déflation, dans le cas européen) malgré une moindre relance monétaire. Ce sera sans doute un test pour certifier la force de la reprise, mais il faudra aussi normaliser le marché monétaire et freiner l'augmentation de l'endettement.

Il s'agit de s'assurer que la reprise repose sur des bases solides et qu'aucune bulle ne se crée à l'avenir

Moins de dette, moins de croissance ?

Le deuxième défi est directement lié au premier, puisque comme nous l'avons commenté quelques lignes plus haut, il est clair que les politiques d'expansion monétaire ont contribué à soutenir la croissance, mais elles ne peuvent pas être maintenues indéfiniment dans le temps. Les raisons sont diverses, mais la taille énorme déjà atteinte par les bilans de certaines banques centrales ressort (23 % du PIB pour la Fed, 53 % pour la BCE, plus de 100 % pour la Banque du Japon), le risque que un financement trop facile peut former de nouvelles bulles et le niveau d'endettement que certains pays ont atteint.

L'enjeu sera donc de réduire, ou du moins de stabiliser, le volume de la dette (notamment publique) sans nuire à la croissance ou à l'emploi. Aussi, en tenant pour acquis que l'investissement pourrait chuter, l'enjeu serait de s'assurer qu'il reste dans les secteurs les plus productifs et que son évolution suive les paramètres naturels d'un marché monétaire équilibré, plutôt que les stimuli artificiels des banques centrales. Bref, il s'agit de s'assurer que la reprise des grandes économies mondiales repose sur des bases solides et qu'aucune bulle ne se crée à l'avenir.

Un nouveau taux euro-dollar

Le troisième défi est également lié au changement de politique monétaire, mais à son tour est lié à d'autres facteurs tels que l'inflation, les relations commerciales et l'assainissement budgétaire. Il s'agit de trouver un nouveau taux de change d'équilibre entre les deux principales monnaies du monde, l'euro et le dollar. Tout au long de 2017, on a assisté à un véritable rallye de la monnaie européenne (portée par de bonnes données de croissance sur le Vieux Continent) en même temps que son homologue nord-américaine s'affaiblissait en raison de la difficulté de Donald Trump à tenir ses promesses électorales. De la même manière, d'autres facteurs ont également joué, comme les positions longues sur le dollar qui avaient dominé les marchés en début d'année (avec risque de surexposition) et les annonces de Mario Draghi sur la dégressif en septembre.

Cependant, ces facteurs pourraient ne plus avoir une influence aussi décisive, et la Réserve fédérale et la BCE semblent déjà avoir dévoilé leurs plans pour la nouvelle année. Cependant, il faudra toujours prendre en compte des problématiques telles que la consolidation fiscale européenne, la négociation du Brexit, les effets de la réforme fiscale de Trump et la balance commerciale de part et d'autre de l'Atlantique pour comprendre l'évolution du taux de change euro-dollar, le qui n'a cessé d'évoluer tout au long de 2017 et pourrait continuer de le faire en 2018.

Continuer les réformes

C'est justement dans le cadre d'une nouvelle cotation que l'on se retrouve avec le quatrième défi : les réformes. Bien que nous ayons déjà vu quelques pas dans ce sens l'an dernier, le phénomène de mondialisation pourrait forcer l'augmentation de la compétitivité dans certains pays pour en forcer d'autres à entreprendre des réformes dans le même sens afin de maintenir leurs quotas sur les marchés et les marchés internationaux comme ainsi que domestique. On verra peut-être mieux ce besoin en Europe, compte tenu de la compétitivité accrue de la Chine et des États-Unis.

D'autre part, l'hétérogénéité qui caractérise l'Union européenne est une autre raison pour laquelle on peut penser à une année 2018 qui apportera plus de réformes, car tous les pays n'ont pas fait des progrès égaux à cet égard. Pour le moment, nous avons quelques exemples, comme l'Allemagne, l'Espagne et ces derniers mois la France, et il est donc possible que d'autres États membres emboîtent le pas.

Qu'adviendra-t-il du Brexit ?

Enfin, 2018 pourrait être une année importante pour l'avenir de l'UE en raison des négociations difficiles autour du Brexit. Compte tenu du fait que la sortie du Royaume-Uni du bloc communautaire est prévue pour 2019, il faut s'attendre à ce que tout au long de cette année, une tentative soit faite pour déterminer les conditions du processus et les relations entre les deux parties à l'avenir. À son tour, l'évolution de ces négociations pourrait avoir un fort impact sur les marchés européens, constituant ainsi l'un des grands défis pour l'économie cette année.

Maintenir la croissance ?

En conclusion, on peut dire que 2018 s'annonce comme une année de nouveaux défis pour l'économie mondiale. Si en 2017 nous avons connu une stabilité porteuse de croissance et d'emploi, nous espérons que cette année le changement de situation ne nous empêchera pas de continuer dans cette direction.