Alternatives possibles pour financer un système public de retraite

Dans de nombreux pays, les taux de natalité ont fortement chuté, à tel point que les pyramides des âges se sont inversées. En d'autres termes, nous sommes confrontés à des populations vieillissantes dans lesquelles il n'y a pas de remplacement générationnel. Tout cela a des répercussions sur le financement du système public de retraite, puisque plus la population jeune est petite, plus il est difficile d'obtenir des ressources pour payer les retraites.

Face au problème posé aux différents gouvernements, ils cherchent à ne pas couper les retraites, à maintenir le pouvoir d'achat et à ne pas durcir les conditions pour pouvoir percevoir une pension publique. Dans des pays comme l'Espagne, la plupart des revenus provenaient des cotisations de sécurité sociale. Ces cotisations ont été versées par les travailleurs et les employeurs, cependant, la situation de la sécurité sociale est devenue déficiente et la caisse des retraites s'épuise, il est donc temps de commencer à réfléchir à de nouvelles alternatives pour payer les prestations de retraite.

Les impôts comme source de financement

En premier lieu, il y a ceux qui proposent qu'une partie de ce qui est collecté dans les impôts généraux soit utilisée pour payer les retraites publiques. Ce qui est actuellement payé avec les cotisations de Sécurité Sociale qui figurent dans la masse salariale des travailleurs et avec les cotisations payées par les entreprises, pourrait être remplacé par ce qui est collecté via les impôts. En tout état de cause, les gouvernements qui envisagent cette mesure proposeraient de l'introduire progressivement. En ce sens, il convient de souligner l'expérience de l'Australie, où les retraites sont payées exclusivement avec les impôts généraux. Le montant des prestations de chaque citoyen sera déterminé par son niveau de revenu et son patrimoine.

Si précédemment nous avons décrit la possibilité d'obtenir des ressources pour financer les retraites en allouant une fraction des impôts généraux, une autre option est la création d'un impôt spécifique dont le but est de lever des fonds pour le système public de retraite. Ce type d'impôt tomberait sur les actifs et les revenus les plus élevés, même s'il y a aussi ceux qui pensent qu'il pourrait avoir un impact négatif sur les classes moyennes et qu'il conduirait à une répartition inégale des charges fiscales.

Cotisations sociales

Vous pouvez également agir sur la base des cotisations. En Espagne, l'assiette maximale de cotisation se situe à 3 642 euros. Cela signifie que les sommes perçues au-dessus du plafond de 3 642 euros ne cotiseront pas à la Sécurité sociale. Cependant, si ces montants devaient être échangés, ils pourraient augmenter la collecte. Cependant, cette option présente également l'inconvénient que la Sécurité sociale devrait verser des prestations plus élevées dans les années à venir.

Une autre mesure plus directe serait d'augmenter les prix. Les employés et les employeurs devraient faire face à des obligations plus importantes vis-à-vis de la sécurité sociale. Il est à noter qu'en Espagne, les employeurs cotisent jusqu'à 83 % des cotisations de sécurité sociale. Eh bien, les hommes d'affaires ont été contre ce type de proposition. Plus les charges auxquelles les entreprises doivent faire face sont lourdes, moins les entrepreneurs sont incités à investir et à créer des emplois.

Crédits, âge de la retraite et évolution du modèle de travail

Demander un financement auprès des banques ou émettre de la dette publique pour financer les retraites sont aussi des options que les administrations ont sur la table. Déjà en 1996, le gouvernement espagnol avait demandé un prêt de 3 000 millions d'euros, alors que la Sécurité sociale se trouvait dans une situation très délicate.

Concernant l'emploi, la tendance dans de nombreux pays a été de miser sur des modèles de flexibilité du travail qui ont facilité les réductions de salaire. L'intérim est également un autre handicap lorsqu'il s'agit de payer les charges sociales. Pour cette raison, il y a ceux qui parient sur un changement profond du marché du travail, parient sur des augmentations de salaire qui augmentent les cotisations sociales et stimulent aussi des embauches plus stables. Tout cela entraînerait des changements importants dans la législation du travail.

L'augmentation de l'âge de la retraite est une proposition que de nombreuses institutions ont mise sur la table. Plus le nombre d'années travaillées est élevé, plus les cotisations sont élevées, mais cela comporte certains inconvénients. Dans certaines professions, en fonction de l'usure physique générée par le travail, elle serait déconseillée, car les travailleurs, passés un certain âge, ne seraient pas aussi efficaces dans le développement de leurs fonctions. Nombreux sont ceux qui répondent qu'au lieu de repousser l'âge de la retraite, nous devrions opter pour l'insertion du secteur de la population jeune qui reste au chômage sur le marché du travail. A titre d'exemple de système de retraite qui s'engage à repousser l'âge de départ à la retraite, on trouve le cas de la France. Ainsi, en terres gauloises, afin de percevoir l'intégralité de la retraite, la durée de cotisation a été portée de 35 à 41 ans, tandis que des mesures ont également été approuvées pour repousser l'âge de la retraite et des coefficients de réduction pour pénaliser les préretraités. Au contraire, ceux qui reportent leur retraite sont récompensés par des coefficients bonus.

Autres expériences

Un modèle que beaucoup défendent est de combiner les prestations publiques avec l'épargne privée. Cela se produit dans des pays comme le Danemark, où les employeurs paient de faibles cotisations de sécurité sociale et une maigre pension publique est complétée par les cotisations versées à un régime privé tout au long de leur vie professionnelle.

Le système de retraite de Singapour est particulièrement frappant. Le petit et prospère État d'Asie du Sud-Est a un modèle dans lequel le travailleur dispose de trois comptes sur lesquels cotiser : un pour les problèmes médicaux, le second pour la retraite et le troisième pour des problèmes tels que le logement ou les études. Les cotisations à ces comptes sont payées par l'employé et l'employeur. Cependant, ce sera l'ouvrier qui décidera comment configurer les soldes des différents comptes.

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